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LE BOSSU.

bal… à un souper… il y a de tout cela en Italie, à un rendez-vous d’amour… mais libre aussi d’y rester.

Il acheva son verre. Et comme tous les yeux l’interrogeaient, il acheva :

— Le comte Canozza, mon cousin, usa de cette dernière liberté, il y resta !

Un mouvement se fit parmi les convives. Chaverny serrait son verre convulsivement.

— Il y resta !… répéta-t-il.

Gonzague prit une pêche dans une corbeille de fruits et la lui jeta. La pêche resta sur les genoux du petit marquis.

— Étudie l’Italie, cousin ! reprit Gonzague.

Puis se ravisant :

— Chaverny, continua-t-il, — est trop ivre pour me comprendre… et c’est peut-être tant mieux… Étudiez l’Italie, messieurs…

En parlant, il roulait des pêches à la ronde. Chaque convive en avait une.

Puis il dit, d’un ton bref et sec :

— J’avais oublié de mentionner cette circonstance frivole : avant de me quitter, le comte Annibal Canozza, mon cousin, avait partagé une pêche avec moi…

Chaque convive déposa précipitamment le fruit qu’il tenait à la main.