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LE BOSSU.

ment, voilà tout !… et vous me suivrez dans l’adversité comme des compagnons fidèles… il s’agit donc de savoir si vous êtes bien pressés de me donner cette marque de dévouement ?

On ne répondit point encore.

Le sourire de Gonzague devint plus ouvertement railleur.

— Vous voyez bien que vous me comprenez, dit-il ; avais-je tort de compter sur votre intelligence ?… La jeune fille sera libre… je l’ai dit et je le maintiens… libre de sortir d’ici… d’aller où bon lui semblera… oui, messieurs… cela vous étonne !…

Tous les yeux stupéfaits l’interrogeaient.

Chaverny buvait lentement et d’un air sombre.

Il y eut un long silence.

Gonzague emplit pour la première fois son verre et ceux de ses voisins.

— Je vous l’ai dit souvent, messieurs mes amis, reprit-il d’un ton léger, les bonnes coutumes, les belles manières, la poésie splendide, les parfums exquis, tout cela nous vient d’Italie… On n’étudie pas assez l’Italie !… Écoutez et tâchez de profiter.

Il but une gorgée de champagne et continua :

— Voici une anecdote de ma jeunesse…