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LE BOSSU.

— Il va se dire ici des paroles que ces dames ne doivent point entendre.

— Et moi ?… les entendrai-je ?

— Non… ces paroles n’ont point trait à votre amie… Vous êtes ici chez vous ; faites votre devoir de maîtresse de maison… emmenez ces dames dans le salon de Mars…

— Je suis prête à vous obéir, monseigneur.

Gonzague la remercia et regagna la table. Chacun cherchait à lire sur son visage.

Il fit signe à Nivelle qui s’approcha de lui.

— Vous voyez bien cette enfant, dit-il en montrant dona Cruz qui restait toute pensive à l’autre bout du salon, tâchez de la distraire et faites qu’elle ne prenne point attention à ce qui va se passer ici.

— Vous nous chassez, monseigneur ?

— Tout à l’heure on vous rappellera… il y a dans le petit salon une corbeille de mariage.

— J’ai compris, monseigneur… Nous donnez-vous Oriol ?

— Non ; pas même Oriol… allez !…

— Mes belles petites, dit la Nivelle, voici dona Cruz qui veut nous emmener voir la toilette de la mariée.

Ces dames se levèrent toutes à la fois et entrèrent précédées par la gitanita dans le petit