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LE BOSSU.

avait monté le diapason des voix et rougi les visages, mais l’inquiétude n’avait pas cessé d’exister un seul instant derrière les éclats de cette joie mensongère.

Et pour la faire tomber à plat, toute cette allégresse factice, il avait suffi du sourcil froncé de Gonzague.

Ce que le gros Oriol avait dit, tout le monde le pensait.

— Il y avait de mauvaises nouvelles !

Gonzague baisa pour la seconde fois la main de dona Cruz.

— Avez-vous confiance en moi ? lui dit-il d’un ton paternel.

— Certes, monseigneur, répondit la gitanita dont le regard était suppliant, mais c’est ma seule amie… ma sœur !…

— Je ne sais rien vous refuser, chère enfant… Dans une heure, quoi qu’il arrive, elle aura sa liberté.

— Est-ce vrai, cela, monseigneur ? s’écria dona Cruz toute joyeuse ; laissez-moi lui annoncer ce grand bonheur !…

— Non… pas maintenant… restez !… Lui avez-vous dit mon désir ?…

— Ce mariage ?… oui, sans doute… mais elle a de vives répugnances…