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LE BOSSU.

revenir à ma position, s’interrompit-il en prenant les deux mains de dona Cruz.

— Je la sais sur le bout des doigts, M. le marquis, fit la gitanita ; vous épousez cette nuit une femme charmante…

— Charmante ?… interrogea le chœur.

— Charmante ! répéta dona Cruz ; jeune, spirituelle, bonne, et n’ayant pas la moindre idée des bleues…

— Une épigramme ! fit Nivell, cela se forme !

— Vous montez en chaise de poste, continua dona Cruz en s’adressant toujours à Chaverny, vous enlevez votre femme…

— Ah !… interrompit le petit marquis ; si c’était vous, adorable enfant !…

Dona Cruz lui emplit son verre jusqu’aux bords.

— Messieurs, dit Chaverny avant de boire, dona Cruz vient d’éclairer ma position… je ne l’aurais pas mieux fait moi-même… cette position est romanesque…

— Buvez-donc ? fit la gitanita en riant.

— Permettez… depuis longtemps déjà je nourris une pensée !…

— Voyons ! voyons la pensée de Chaverny !

Il se leva et prit une pose d’orateur.

— Messieurs, dit-il ; voici plusieurs siéges