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LE BOSSU.

— Mon Dieu oui… Allons… prie, puisque cela te console… dès que je pourrai m’échapper, je viendrai te revoir.

Elle remonta l’escalier, le pied leste, le cœur léger, en brandissant déjà son verre de champagne.

— Certes…, murmurait-elle, pour l’obliger… Avec ce Chaverny on passerait sa vie à rire… quoi de mieux !

En arrivant à la porte du boudoir, elle s’arrêta pour écouter.

Chaverny disait d’un accent indigné :

— M’avez-vous promis, oui ou non, que je pourrais expliquer ma position ?…

— Jamais !… Chaverny abuse de sa position !… à la porte !…

— Décidément, messieurs, fit Navailles en ce moment, il faut donner l’assaut !… la petite se moque de nous.

Dona Cruz saisit ce moment pour ouvrir la porte.

Elle parut sur le seuil, souriante et gaie, levant son verre au-dessus de sa tête.

Il y eut un long et bruyant applaudissement.

— Allons donc ! messieurs ! dit-elle en tendant son verre vide ; un peu d’entrain !… est-ce que vous croyez que vous faites du bruit ?…