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LE BOSSU.

— il eût fallu, pour l’effrayer, bien autre chose que cela !

Elle souffla les bougies qui éclairaient le boudoir, non point pour elle, mais pour que, du salon, personne ne pût voir sa compagne.

— Regarde, dit-elle en montrant le trou de la serrure.

Mais l’humeur curieuse d’Aurore était passée.

— Allez-vous nous laisser longtemps pour cette demoiselle ? demanda Cidalise.

— Voilà qui en vaut la peine ! ajouta la Desbois.

— Elles sont jalouses, les marquises ! pensa tout haut dona Cruz.

Aurore avait l’œil à la serrure.

— Cela, des marquises ! fit-elle avec doute.

Dona Cruz haussa les épaules d’un air capable et dit :

— Tu ne connais pas la cour !

— Dona Cruz ! dona Cruz ! nous voulons dona Cruz ! criait-on dans le salon.

La gitanita eut un naïf et orgueilleux sourire.

— Ils me veulent !… murmura-t-elle.

On secoua la porte. Aurore se recula vivement. Dona Cruz mit l’œil à la serrure à son tour.