Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/329

Cette page a été validée par deux contributeurs.
107
LE BOSSU.

lent !… Mais, fit-elle en se ravisant tout à coup, t’ai-je parlé du bossu ?

— Non, répondit Aurore, — quel bossu ?

— Celui qui me fit sortir d’ici hier au soir par des chemins que je ne connaissais pas moi-même… celui qui me conduisit jusqu’à la porte de ta maison… il est ici !

— Au souper ?

— Au souper… Comme je me suis souvenu de ce que tu m’as dit… de cet étrange personnage qui seul est admis dans la retraite de ton beau Lagardère…

— Ce doit être le même ! fit Aurore.

— J’en jurerais !… je me suis rapprochée de lui pour lui dire que, le cas échéant, il pouvait compter sur moi.

— Eh bien ?…

— C’est le bossu le plus bizarre qui ait abusé jamais du droit de caprice !… il a fait semblant de ne me point reconnaître : impossible de tirer de lui une parole ! il était tout entier à ces dames qui s’amusaient de lui et le faisaient boire furieusement… si bien qu’il est tombé sous la table.

— Il y a donc des femmes en haut ? demanda Aurore.

— Je crois bien ! répondit dona Cruz.

— Quelles femmes ?