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LE BOSSU.

velle en bâillant à se fendre la mâchoire, et contez-moi l’histoire de Peau-d’Âne : j’ai sommeil.

— Il était une fois…, commença le docile Oriol.

— As-tu joué aujourd’hui ? demanda Cidalise à Desbois.

— Ne m’en parle pas !… Sans Lafleur, mon laquais, j’aurais été obligée de vendre mes diamants !

— Lafleur !… Comment ?…

— Lafleur est millionnaire depuis hier et me protège depuis ce matin.

— Je l’ai vu ! s’écria la Fleury ; il a, ma foi, fort bon air !…

— Il a la maison du vicomte de Villedieu qui s’est pendu.

— Il a acheté les équipages du marquis de Bellegarde qui est en fuite.

— On parle de lui !

— Je crois bien ! Il a fait une chose adorable… une distraction à la Brancas !… Aujourd’hui, comme il sortait de la Maison d’Or, son carrosse l’attendait dans la rue… l’habitude l’a emporté… il est monté derrière…

— Dona Cruz ! dona Cruz ! criaient ces messieurs.