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LE BOSSU.

plus de calme et le plus d’impartialité, c’est l’historiographe Duclos, dans ses Mémoires secrets. On voit bien que l’avis de Duclos est celui-ci : La régence du duc d’Orléans n’aurait pas tenu sans la banque de Law.

Le jeune roi Louis XV était adoré. Son éducation était confiée à des mains hostiles au régent ; d’ailleurs, dans le public indifférent, il y avait de sourdes inquiétudes sur la probité de ce prince. On craignait d’un instant à l’autre de voir disparaître l’arrière-petit-fils de Louis XIV, comme on avait vu disparaître son père et son aïeul.

C’était là un admirable prétexte à conspirations. Certes, M. du Maine, M. de Villeroy, le prince de Cellamare, M. de Villars, Alberoni et le parti breton-espagnol n’intriguaient point pour leur propre intérêt. Fi donc ! ils travaillaient pour soustraire le jeune roi aux funestes influences qui avaient abrégé la vie de ses parents.

Philippe d’Orléans ne voulut opposer d’abord à ces attaques que son insouciance. Les meilleures fortifications sont de terre molle. Un simple matelas pare mieux la balle qu’un bouclier d’acier. Philippe d’Orléans put dormir tranquille assez longtemps derrière son insouciance.