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LE BOSSU.

Cruz elle-même ayant voulu lui parler de trop près, le bossu avait reculé son siége comme un malotru qu’il était.

À bas le bossu ! C’était bien la dernière fois qu’il assistait à semblable fête !

Une question que l’on s’était adressée plusieurs fois avant d’être ivre, c’était à savoir pourquoi dona Cruz elle-même y assistait.

Gonzague avait l’habitude de ne rien faire au hasard. Jusqu’alors il avait caché cette dona Cruz aussi soigneusement que s’il eût été son tuteur espagnol. Et maintenant, il la faisait souper avec une douzaine de vauriens… C’était pour le moins fort étrange.

Chaverny avait demandé si c’était là sa femme ; Gonzague avait secoué la tête négativement. Chaverny avait voulu savoir où était sa fiancée ; on lui avait répondu : Patience.

Quel avantage Gonzague pouvait-il avoir à traiter ainsi une jeune fille qu’il voulait produire à la cour sous le nom de mademoiselle de Nevers ?

C’était son secret. Gonzague disait ce qu’il lui plaisait de dire, rien de plus.

On avait bu en conscience. Ces dames étaient fort animées, excepté la Nivelle, qui avait le vin mélancolique. Cidalise et Desbois chantaient la