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LE BOSSU.

On ne savait pas bien au juste si le prince de Gonzague avait forcé dona Cruz à venir, ou si la charmante fille avait forcé le prince à lui faire place. La chose certaine, c’est qu’elle avait été éblouissante, et que tout le monde l’adorait, sauf le bon petit Oriol qui restait fidèlement l’esclave de mademoiselle Nivelle.

Le second siège vide n’avait point encore été occupé.

Le troisième appartenait au bossu Ésope II, dit Jonas, que Chaverny venait de vaincre en combat singulier, à coups de verres de champagne.

Au moment où nous entrons, Chaverny, abusant de sa victoire, entassait des manteaux et des douillettes, des mantes de femmes, sur le corps de ce malheureux bossu, enseveli dans une immense bergère.

Le bossu, ivre mort, ne se plaignait point. Il était complètement caché sous ce monceau de dépouilles, et Dieu sait qu’il courait grand risque d’étouffer.

Au reste, c’était bien fait ! Le bossu n’avait point tenu ce qu’il avait promis. Il s’était montré taciturne, maussade, inquiet, préoccupé. À quoi pouvait penser ce pupitre ?

Ces dames l’avaient lutiné vainement. Dona