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LE BOSSU.

six autres demoiselles, également ennemies de la gêne et des préjugés.

Elles étaient toutes belles, jeunes, gaies, folles et prêtes à rire, même quand elles avaient envie de pleurer ; telle est la qualité de l’emploi : on ne prend pas un avocat pour qu’il ne plaide point. Une danseuse triste est un pernicieux produit qu’il faut laisser pour compte.

Certaines gens pensent que le plus lugubre point de ces existences navrantes et parfois navrées qui frétillent dans la gaze rose comme le poisson dans la poêle, c’est de n’avoir point le droit de pleurer.

Gonzague était absent. On venait de le mander au Palais-Royal.

Outre le siège qui l’attendait, il y avait trois autres sièges vides.

D’abord celui de dona Cruz qui s’était sauvée lors du départ de Gonzague.

Nous disions tout à l’heure que mademoiselle Fleury était la reine de la fête : ceci doit être entendu en l’absence de dona Cruz.

Dona Cruz avait ensorcelé tout le monde autour de la table, bien qu’elle eût empêché l’entretien d’arriver à ce haut diapason qu’atteignait, dit-on, dès le premier service, une orgie de la régence.