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LE BOSSU.

Les rognures, telles quelles ou modifiées par l’adjonction de cabinets, formaient un parterre intérieur, communiquant avec les deux terrasses en laissant pénétrer, dès qu’on le voulait, l’air avec le jour.

Le duc d’Antin avait dessiné lui-même cette mignarde croix de Saint-André pour la folie supplémentaire qu’il avait au hameau de Miromesnil.

Dans le salon de la Folie-Gonzague, le plafond et les frises étaient de Vanloo l’aîné et de son fils Jean-Baptiste qui tenait alors le sceptre de la peinture française. Deux jeunes gens, dont l’un n’avait encore que quinze ans, Carle Vanloo, frère cadet de Jean-Baptiste, et Jacques Boucher avaient eu les panneaux. Ce dernier, élève du vieux maître Lemoine, fut célèbre du coup, tant il mit de charme et de voluptueux abandon dans ses deux compositions : les Filets de Vulcain et la Naissance de Vénus. L’ornement des quatre boudoirs consistait en copies de l’Albane et de Primatice, confiées au pinceau de Louis Vanloo, le père.

C’était princier dans toute la force du terme. Les deux terrasses en marbre blanc avaient des sculptures antiques : on n’en voulait point d’autre, et l’escalier, aussi de marbre, était cité comme le chef-d’œuvre d’Oppenort.