Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/306

Cette page a été validée par deux contributeurs.
84
LE BOSSU.

On s’étonnait de voir le prince si calme en face de cette insolente escapade.

— Et te plaisent-elles ? demanda-t-il en riant.

— Je les adore toutes deux !… Mais qu’y a-t-il, cousin ? se reprit-il, pourquoi m’avez-vous fait appeler ?

— Parce que tu es de noce, répliqua Gonzague.

— Ah ! bah ! fit Chaverny, vraiment !… on se marie donc encore ?… Et qui se marie ?

— Une dot de cinquante mille écus.

— Comptant ?…

— Comptant.

— De beaux yeux, la cassette… avec qui ?

Son regard faisait le tour du cercle.

— Devine ! répliqua Gonzague qui riait toujours.

— Voilà bien des mines de mariés, reprit Chaverny ; je ne devine pas : il y en a trop… Ah ! si fait !… c’est peut-être moi ?

— Juste ! fit Gonzague.

Tout le monde éclata de rire.

Le bossu ouvrit doucement la porte de sa niche et resta debout sur le seuil.

Sa figure avait changé d’expression : ce n’était plus cette tête pensive, ce regard avide et profond : c’était Ésope II, dit Jonas, le ricanement vivant.