Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/299

Cette page a été validée par deux contributeurs.
77
LE BOSSU.

leresque, militent en faveur de deux braves que les apparences décevantes semblent accuser… ce n’est pas en un seul jour qu’on ternit ainsi le lustre de toute une existence !… Regardez-nous et regardez M. de Peyrolles, notre accusateur…

Il était superbe, ce Cocardasse junior en disant cela. Son accent ultra-gascon prêtait je ne sais quelle saveur à ces paroles choisies. Quant à frère Passepoil, il était toujours bien beau de modestie et de candeur.

Ce malheureux Peyrolles semblait fait tout exprès pour servir de point de comparaison. Depuis vingt-quatre heures sa pâleur chronique tournait au vert-de-gris. C’était le type parfait de ces audacieux poltrons qui frappent en tremblant, qui assassinent avec la colique.

Gonzague songeait. Cocardasse reprit :

— Monseigneur, vous qui êtes grand, vous qui êtes puissant, vous pouvez juger de haut. Ce n’est pas d’aujourd’hui que vous connaissez vos dévoués serviteurs… souvenez-vous des fossés de Caylus où nous étions ensemble…

— La paix ! s’écria Peyrolles épouvanté.

Gonzague, sans s’émouvoir, dit en regardant ses amis :

— Ces messieurs ont déjà tout deviné… s’ils