Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/293

Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
LE BOSSU.

Gonzague lui-même poussa un long soupir de soulagement, et répéta :

— Bien mort !

Il jeta sa bourse à Cocardasse qui fut entouré, interrogé, félicité.

— Voilà qui va donner du montant au champagne ! s’écria Oriol ; tiens, brave, prends ceci !

Et chacun voulut faire quelque largesse au héros Cocardasse. Celui-ci, malgré sa fierté, prenait de toute main…

Un valet descendit les degrés du perron. Le jour était déjà bas. Le valet tenait un flambeau d’une main, de l’autre un plat d’argent sur lequel il y avait une lettre.

— Pour monseigneur, dit le valet.

Les courtisans s’écartèrent. Gonzague prit la lettre et l’ouvrit.

On vit son visage changer, puis se remettre aussitôt.

Il jeta sur Cocardasse un regard perçant. Frère Passepoil eut la chair de poule.

— Viens ça ! dit Gonzague au spadassin.

Cocardasse s’avança aussitôt.

— Sais-tu lire ? demanda le prince qui avait aux lèvres un sourire amer.

Et pendant que Cocardasse épelait :