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LE BOSSU.

— Tu en es sûr ? ne put s’empêcher de dire Gonzague.

— En vérité ! parlez ! — Parlez ! ajoutèrent les autres.

Cocardasse mit le poing sur la hanche.

— Procédons par ordre, dit-il ; j’ai l’amour de mon état… et ceux qui croient que le premier venu peut réussir dans notre partie, sont des écervelés… on peut être dans les bons comme le cousin Passepoil sans atteindre à mon niveau… il faut des dispositions naturelles, en plus de l’acquis et des connaissances spéciales ! de l’instinct, morbioux !… du coup d’œil !… du flair et l’oreille fine… bon pied, bon bras, cœur solide ! as pas pur ! nous avons tout cela, Dieu merci !… En quittant mon cher camarade au marché des Innocents, je me suis dit : Eh donc ! Cocardasse, mon trésor, réfléchis un peu, je te prie… où trouve-t-on les traîneurs de brette ?… À la taverne… Bien !… Je cherchais deux traîneurs de brette ; j’ai été de porte en porte… j’ai mis le nez partout… Connaissez-vous la Tête Noire, là-bas, rue Saint-Thomas ?… C’est toujours plein de ferraille… Vers deux heures, mes deux couquins sont sortis de la Tête Noire… Adieu, pays, j’ai dit… Eh ! bonjour, Cocardasse !… je les connais tous comme père et mère… Va