Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/277

Cette page a été validée par deux contributeurs.
55
LE BOSSU.

pondit Ésope II qui se dirigea vers sa niche.

Il songeait. Sa tête travaillait. Quand il eut franchi le seuil de sa niche et fermé la porte, il se laissa choir sur son matelas.

— Un mariage, murmura-t-il, un scandale… mais ce ne peut être une inutile parodie… cet homme ne fait rien sans but… qu’y a-t-il sous cette profanation ?… Sa trame m’échappe… et le temps presse…

Sa tête disparut entre ses mains crispées.

— Oh ! qu’il le veuille ou non, reprit-il avec une étrange énergie, je jure Dieu que je serai du souper !

— Eh bien ! eh bien ! quelles nouvelles ? criaient nos courtisans curieux.

Les histoires de Lagardère commençaient à les intéresser personnellement.

— Ces deux braves ne veulent parler qu’à monseigneur, répondit Peyrolles.

Cocardasse et Passepoil, reposés par une bonne journée de sommeil sur la table du cabaret de Venise, étaient frais comme des roses. Ils passèrent fièrement à travers les rangs des roués de bas ordre et vinrent droit à Gonzague qu’ils saluèrent avec la dignité folâtre de véritables maîtres en fait d’armes.

— Voyons, dit le prince, parlez vite.