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LE BOSSU.

leur. Une expression de stupeur profonde se répandit sur tous les visages.

— Et savez-vous aussi ce qu’est devenu M. de Lagardère ? demanda Gonzague à voix basse.

— Gauthier Gendry a bonne lame et bonne poigne, répondit le bossu ; j’étais tout près de lui quand il a frappé… le coup était bien donné, j’y engage ma parole… ceux que vous avez envoyés à la découverte vous apprendront le reste…

— Ils tardent bien !…

— Il faut le temps !… maître Cocardasse et frère Passepoil…

— Vous les connaissez donc ?… interrompit Gonzague abasourdi.

— Monseigneur, je connais un peu tout le monde…

— Palsambleu ! l’ami !… Savez-vous que je n’aime pas beaucoup ceux qui connaissent tant de monde et tant de choses !

— Cela peut être dangereux, monseigneur, j’en conviens, repartit paisiblement le bossu ; mais cela peut servir aussi… Soyons juste… si je n’avais pas connu M. de Lagardère…

— Du diable si je me servirais de cet homme-là ! murmura Navailles derrière Gonzague.

Il croyait n’avoir point été entendu ; mais le bossu répondit :