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LE BOSSU

Il baissa les yeux, tortilla son sac et balbutia :

— Monseigneur va se moquer, j’en suis sûr !…

— Cent louis que notre ami Jonas est amoureux ! s’écria Navailles.

Il y eut un long éclat de rire, Gonzague et le bossu furent les seuls qui ne prirent point part à cette gaieté.

Gonzague était convaincu qu’il aurait encore besoin du bossu.

Gonzague était avide, mais non pas avare. L’argent ne lui coûtait rien ; à l’occasion, il savait le répandre à pleines mains.

En ce moment, il voulait deux choses : acquérir ce mystérieux instrument et le connaître. — Or, il manœuvrait pour atteindre ce double but.

Loin de le gêner, ses courtisans lui servaient à rendre plus évidente la bienveillance qu’il montrait au petit homme.

— Pourquoi ne serait-il pas amoureux ? dit-il sérieusement ; s’il est amoureux et que cela dépende de moi, je jure qu’il sera heureux… il y a des services qui ne se payent pas seulement avec de l’argent.

— Monseigneur, prononça le bossu d’un ton pénétré ; je vous remercie… Amoureux, ambi-