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LE BOSSU.

— Messieurs, je le sais bien, répliqua le prince sèchement ; je me suis arrangé pour cela.

S’il y eut des mécontents, on ne le vit point.

— En attendant, reprit Gonzague, réglons le passé… L’ami, vous nous avez rendu un grand service.

— Qu’est-ce que cela, monseigneur ?

— Pas de modestie, je vous prie !… vous avez bien travaillé… demandez votre salaire.

Le bossu avait encore à la main son sac de cuir ; il se prit à le tortiller.

— En vérité, balbutia-t-il, cela ne vaut pas la peine…

— Tête-bleue ! s’écria Gonzague. Tu veux donc nous demander une bien forte récompense ?

Le bossu le regarda en face et ne répondit point.

— Je te l’ai dit, continua le prince avec un commencement d’impatience ; je n’accepte rien pour rien, l’ami… Pour moi, tout service gratuit est trop cher, car il cache une trahison… fais-toi payer, je le veux !

— Allons, Jonas, mon ami ! cria la bande ; fais un souhait ! Voici le roi des génies !…

— Puisque monseigneur l’exige, dit le bossu avec un embarras croissant ; mais comment faire cette demande à monseigneur… ?