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LE BOSSU.

Le bossu se rengorgea fièrement à ce mot. — Le prince poursuivit :

— J’ai confiance et je dirai devant lui, comme je le dirais devant vous, messieurs : Si Lagardère n’est pas mort, nous sommes tous en danger de périr !

Il y eut un silence. Le bossu avait l’air le plus étonné de tous.

— L’avez-vous donc laissé échapper ? murmura-t-il.

— Je ne sais… nos hommes tardent bien !… je suis inquiet… je donnerais beaucoup pour savoir à quoi m’en tenir.

Autour de lui, financiers et gentilshommes tâchaient de faire bonne contenance. Il y en avait de braves : Navailles, Choisy, Nocé, Gironne, Montaubert avaient fait leurs preuves. — Mais les trois traitants et surtout Oriol étaient tout pâles.

— Nous sommes, Dieu merci, assez nombreux et assez forts…, commença Navailles.

— Vous parlez sans savoir ! interrompit Gonzague ; je souhaite que personne ici ne tremble plus que moi s’il nous faut enfin frapper un grand coup.

— De par Dieu ! monseigneur ! s’écria-t-on de toutes parts, nous sommes tout à vous.