Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/254

Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
LE BOSSU.

suis substitué, moyennant trente mille livres, aux droits et privilèges de Médor, je prétends faire comme lui et je ne sortirai d’ici que si on m’expulse par la violence.

Gonzague sourit cette fois. Il exprima son approbation par un signe de tête. Le gardien se retira.

— Viens ça, dit le prince.

Jonas sortit aussitôt de sa niche.

Il s’approcha et salua en homme de bonne compagnie.

— Pourquoi veux-tu demeurer là-dedans ? lui demanda Gonzague.

— Parce que la place est sûre et que j’ai de l’argent.

— Penses-tu avoir fait une bonne affaire avec ta niche ?

— Une affaire d’or, monseigneur… je le savais d’avance.

Gonzague lui mit la main sur l’épaule. — Le bossu poussa un petit cri de douleur.

Cela lui était arrivé déjà cette nuit, dans le vestibule des appartements du régent.

— Qu’as-tu donc ? demanda le prince étonné.

— Un souvenir du bal, monseigneur… une courbature.

— Il a trop dansé, firent ces messieurs.