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LE BOSSU.

— Il y a quelque chose qui fatigue plus que le plaisir, messieurs, répondit Gonzague, c’est l’inquiétude.

— Le fait est, dit Oriol qui voulait à tout prix placer son mot ; le fait est que l’inquiétude… moi, je suis comme cela… quand on est inquiet…

Ordinairement, Gonzague était bon prince et venait au secours de ses courtisans qui se noyaient, mais cette fois, il laissa Oriol perdre plante.

Le bossu riait sur son pavé.

Quand il eut achevé de compter son argent, il tordit le cou à son sac de cuir et l’attacha soigneusement avec une corde. — Puis, il se disposa à rentrer dans sa cabane.

— Allons, Jonas ! lui dit un gardien ; est-ce que tu comptes coucher ici ?

— Oui, mon ami, répondit le bossu ; j’ai apporté ce qu’il me faut pour cela.

Le gardien éclata de rire. Ces messieurs l’imitèrent, sauf le prince de Gonzague qui garda son grand sérieux.

— Voyons ! voyons ! fit le gardien ; pas de plaisanteries, mon petit homme ! Déguerpissons… vite !

Le bossu lui ferma la porte au nez.