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LE BOSSU.

de Choisy. Ils y verront des manœuvres bien plus grossières, couronnées d’un plein succès.

Le récit de ces coquineries amusait les ruelles. On faisait sa réputation d’homme d’esprit en même temps que sa fortune en montant ces audacieuses escroqueries.

C’étaient de bons tours qui faisaient rire tout le monde, excepté les pendus.

Pendant que nos habiles étaient à partager le butin quelque part, M. le prince de Gonzague et son fidèle Peyrolles descendirent le perron de l’hôtel. Le suzerain venait rendre visite à ses vassaux. L’agio avait repris avec fureur. On jouait sur nouveaux frais. D’autres nouvelles, plus ou moins controuvées, circulaient. La maison d’or, un instant étourdie par un spasme, avait pris le dessus et se portait bien.

M. de Gonzague tenait à la main une large enveloppe à laquelle pendaient trois sceaux, retenus par des lacs de soie. Quand le bossu aperçut cet objet, ses yeux s’ouvrirent tout grands, tandis que le sang montait violemment à son visage pâle.

Il ne bougea point et continua son office. Mais son regard était cloué, désormais sur Peyrolles et Gonzague.

— Que fait la princesse ? demanda celui-ci.