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LE BOSSU.

Bientôt, de toutes parts, des gens arrivèrent essoufflés :

— M. Law est en son hôtel !

— Le jeune roi est aux Tuileries !

— Et M. le régent assiste présentement à son déjeuner !

— Manœuvre ! manœuvre ! manœuvre !

— Manèfre ! manèfre ! manèfre ! répéta le baron de Batz indigné ; ché fus tisais pien que z’édaient tes manèfres…

Il y eut des gens qui se pendirent.

Sur le coup de deux heures, Albret se présenta pour livrer ses actions vendues au taux de cinq mille cinquante francs. Malgré les gens pendus et ceux qui firent banqueroute en se bornant à s’arracher les cheveux, Albret réalisa encore un fabuleux bénéfice.

En signant le dossier transfert sur le dos du bossu, Albret lui glissa une bourse dans la main. Le bossu cria :

— Viens ça, la Baleine !

L’ancien soldat aux gardes vint, parce qu’il avait vu la bourse. Le bossu la lui jeta au nez.

Ceux de nos lecteurs qui trouveront le stratagème d’Oriol, Montaubert et compagnie par trop élémentaire, n’ont qu’à lire les notes de Cl. Berger sur les mémoires secrets de l’abbé