Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/217

Cette page a été validée par deux contributeurs.
211
LE BOSSU.

— Il n’est pas mort !

Et tous deux trinquèrent à la santé du chevalier Henri de Lagardère.

— Ah ! capédébiou ! reprit Cocardasse, nous en doit-il des coups de plat pour toutes les sottises que nous avons faites depuis hier au soir !

— Nous étions gris, mon noble ami, repartit Passepoil ; l’ivresse est crédule… D’ailleurs, nous l’avions laissé dans un si mauvais pas…

— Est-ce qu’il y a des mauvais pas pour ce couquin-là ! s’écria Cocardasse avec enthousiasme ; A pa pur ! je le verrais maintenant lardé comme une poularde, que je dirais encore : Sandiéou ! il s’en tirera !

— Le fait est, murmura Passepoil en buvant sa piquette à petites gorgées, que c’est un bien joli sujet !… Ça nous rehausse fièrement d’avoir contribué à son éducation.

— Mon bon, tu viens d’exprimer les sentiments de mon cœur… Qu’il nous donne des coups de plat tant qu’il voudra, je suis à lui corps et âme !

Passepoil remit son verre vide sur la table.

— Mon noble ami, reprit-il, s’il m’était permis de t’adresser une observation, je te dirais que tes intentions sont bonnes… mais ta fatale faiblesse pour le vin…