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LE BOSSU.

la princesse, et de quel ton sa camériste t’aura répondu.

— Où retrouverai-je monseigneur ?

— Je vais d’abord au pavillon… J’ai hâte de voir notre jeune aventurière… Il paraît qu’elle et cette folle de dona Cruz font une paire d’amies… J’irai ensuite à l’hôtel de M. Law, qui me néglige… puis je me montrerai au Palais-Royal, où mon absence ne ferait pas bien… Qui sait quelles calomnies on pourrait répandre sur mon compte ?

— Tout cela sera long…

— Tout cela sera court… J’ai besoin de voir nos amis… nos bons amis… Cette journée ne sera pas oisive, et je médite pour ce soir certain petit souper… Mais nous reparlerons de cela.

Il s’approcha de la fenêtre et ramassa le caillou qui était sur le tapis.

— Monseigneur, dit Peyrolles, avant de vous quitter, permettez que je vous mette en garde contre ces deux chenapans…

— Cocardasse et Passepoil ?… Je sais qu’ils t’ont fort maltraité, mon pauvre Peyrolles.

— Il ne s’agit pas de cela… Quelque chose me dit qu’ils trahissent… Et tenez ! s’il fallait une preuve… Ils étaient à l’affaire des fossés de Caylus, et cependant je ne les ai point vus sur la liste de mort…