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LE BOSSU.

Passepoil haussa les épaules et Cocardasse tourna le dos.

— Autant il y a pour nous d’honneur et de bonheur, dit ce gascon éloquent, — à servir un illustre patron tel que vous, monseigneur, autant il est pénible d’avoir affaire à monsieur… Pas vrai, ma caillou ?

— Mon ami, répondit Passepoil, — a lu dans mon cœur.

— Vous m’avez entendu, fit Gonzague qui avait l’air exténué, — il faut que vous ayez des nouvelles ce matin même… des nouvelles certaines… des preuves palpables… je veux savoir s’il est vivant ou mort !

Cocardasse et Passepoil saluèrent de cette ample et belle façon qui faisait d’eux les coupe-jarrets les plus distingués de l’Europe. — Ils passèrent roides devant M. de Peyrolles et sortirent.

— M’est-il permis de vous demander, monseigneur, dit Peyrolles déjà tout blême, — de qui vous parliez ainsi : vivant ou mort ?

— Je parlais du chevalier de Lagardère, répliqua Gonzague qui remit sa tête fatiguée sur l’oreiller.

— Mais, fit Peyrolles stupéfait, — pourquoi ce doute ? Je viens de payer Gauthier Gendry…