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LE BOSSU.

Il tomba sur ses genoux et se reprit à ramper ainsi jusqu’au coffre qui contenait naguère ce paquet scellé de trois grands sceaux dont nous avons donné plusieurs fois la description.

Le coffre avait été brisé à coups de hache. Le paquet avait disparu.

Le bossu s’étendit sur le sol comme un pauvre patient qui reçoit le coup de grâce.

Cinq heures de nuit sonnèrent à l’oratoire du Louvre. Les premières lueurs du crépuscule parurent.

Lentement, bien lentement, le bossu se releva sur ses mains.

Il parvint à déboutonner son vêtement de laine noire et en retira un pourpoint de satin blanc, horriblement souillé de sang. — On eût dit que ce brillant pourpoint chiffonné à pleines mains, avait servi à tamponner une large plaie.

Gémissant et rendant des plaintes faibles, le bossu se traîna jusqu’à un bahut où il trouva du linge et de l’eau.

C’était de quoi laver cette blessure qui avait ensanglanté le pourpoint.

Le pourpoint était celui de Lagardère, — mais la blessure saignait à l’épaule du bossu.

Il la pansa de son mieux et but une gorgée d’eau.