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LE BOSSU.

— Oriol ! appela Gonzague ; — Montaubert !

Ils vinrent tous deux.

— C’est vous qui porterez le brancard, leur dit Gonzague.

Et comme ils hésitaient :

— Nous avons tous tué, dit-il, puisque le meurtre profite à tous.

Il fallait se hâter avant que le régent ne renvoyât son monde. Bien qu’on eût l’habitude de sortir par la grand’porte qui était tout à l’autre bout de la galerie, sur la cour des Fontaines, quelque habitué du palais pouvait avoir l’idée de prendre par la cour aux Ris pour se retirer.

Oriol, le cœur défaillant, Montaubert indigné prirent le brancard. Gauthier Gendry les précéda dans le fourré.

— Tiens ! tiens ! dit ce dernier en arrivant derrière la tente indienne, le coquin était pourtant bien mort.

Oriol et Montaubert furent sur le point de s’enfuir. Montaubert était une manière de gentilhomme, capable de bien des peccadilles, mais qui restait à cent lieues du crime ; Oriol, poltron paisible et bon enfant, avait horreur du sang.

Ils étaient là pourtant tous deux, — et les