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LE BOSSU.

duc d’Orléans, je barre le passage à cet homme !

Chaverny était dans une exaltation extraordinaire. Il semblait qu’il eût envie de se jeter sur Gonzague.

— Ah ! fit-il, si Lagardère avait encore son épée !

Taranne poussa le coude d’Oriol.

— Le petit marquis devient fou !… murmura-t-il.

— Pourquoi barrez-vous le passage à cet homme ? demanda le régent.

— Parce que votre religion a été trompée, répondit Gonzague ; la dégradation de noblesse n’est point le châtiment qui convient aux assassins.

Il y eut un grand mouvement dans toute la salle, et le régent se leva.

— Celui-là est un assassin ! acheva Gonzague qui mit son épée nue sur l’épaule de Lagardère.

Et nous pouvons vous affirmer qu’il tenait ferme la poignée.

Mais Lagardère n’essaya pas de le désarmer.

Au milieu du tumulte général, car les partisans de Gonzague poussaient des cris et faisaient mine de charger, Lagardère eut un convulsif éclat de rire.

Il écarta seulement l’épée et saisit le poignet