Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/178

Cette page a été validée par deux contributeurs.
172
LE BOSSU.

gardère, j’ai dit la vérité… Alors, j’espérais encore accomplir ma promesse.

— Et maintenant ?… balbutia la princesse hors d’elle-même.

— Maintenant, je n’espère plus.

Madame de Gonzague retomba épuisée sur son siège.

La partie grave de l’assistance : les ministres, les magistrats, les ducs regardaient avec curiosité cet étrange personnage, dont tant de fois le nom avait frappé leurs oreilles au temps de leur jeunesse : « Le beau Lagardère ! Lagardère le spadassin ! » Cette figure intelligente et calme n’allait point à un vulgaire traîneur d’épée.

Certains dont le regard était plus perçant essayaient de voir ce qu’il y avait derrière cette apparente tranquillité. C’était comme une résolution triste, et profondément réfléchie.

Les gens de Gonzague se sentaient trop petits en ce lieu pour faire beaucoup de bruit. Ils étaient entrés là, grâce au nom de leur patron, partie intéressée dans le débat ; mais leur patron ne venait pas.

Le régent reprit :

— Et c’est sur de vagues espoirs que vous avez écrit au régent de France… quand vous me faisiez dire : « La fille de votre ami vous est rendue. »