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LE BOSSU.

dormait debout pour avoir passé trois nuits à boire.

Douze ou quinze hommes, armés jusqu’aux dents, se tenaient derrière Lagardère.

Il n’y avait là qu’une seule femme : madame la princesse de Gonzague, qui était assise à la droite du régent.

— Monsieur, dit celui-ci brusquement dès qu’il aperçut Lagardère, nous n’avions pas mis dans nos conditions que vous viendriez troubler notre fête et insulter, dans notre propre maison, un des plus grands seigneurs du royaume !… Vous êtes accusé aussi d’avoir tiré l’épée dans l’enceinte du Palais-Royal… C’est nous faire repentir trop vite de notre clémence à votre égard.

Depuis son arrestation, le visage de Lagardère était de marbre.

Il répondit d’un ton froid, mais respectueux :

— Monseigneur, je n’ai pas crainte qu’on répète ce qui s’est dit entre M. de Gonzague et moi… Quant à la seconde accusation, j’ai tiré l’épée, c’est vrai, mais ce fut pour défendre une dame… Parmi ceux qui sont ici, plusieurs pourraient me donner leur témoignage.

Il y en avait là une demi-douzaine. Chaverny seul répondit :