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LE BOSSU.

Lagardère, lui, s’était glissé jusqu’au bout du sentier pour voir si sa fiancée atteindrait le pavillon sans encombre.

Quand il voulut regagner la loge, la route était barrée, un piquet de gardes françaises fermait l’avenue.

— Holà ! monsieur le chevalier ! cria le chef avec un peu d’altération dans la voix, ne faites point de résistance, je vous prie ; vous êtes cerné de tous côtés.

C’était l’exacte vérité. Dans tous les massifs voisins, la crosse des mousquets sonna contre le sol.

— Que veut-on de moi ? demanda Lagardère, qui ne tira même pas l’épée.

Le vaillant Bonnivet, qui s’était avancé à pas de loup par derrière, le saisit à bras le corps. Lagardère n’essaya point de se dégager et demanda pour la deuxième fois :

— Que veut-on de moi ?

— Pardieu ! mon camarade, répondit le marquis de Bonnivet, vous allez bien le voir.

Puis il ajouta :

— En avant, messieurs !… au palais !… j’espère que vous me rendrez témoignage : j’ai fait à moi tout seul cette importante capture.

Ils étaient bien une soixantaine. On entoura