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LE BOSSU.

— Eh donc ! ajouta Cocardasse, c’était un feu follet que ce domino rose !

— Doux Jésus ! s’écria frère Passepoil, le voici.

Cocardasse se frotta les yeux.

— Debout ! ordonna Lagardère.

Puis, apercevant tout à coup les mousquets des gardes-françaises au bout de l’allée :

— Que veut dire ceci ? ajouta-t-il.

— Cela veut dire que vous êtes bloqué, mon pauvre enfant ! répondit Passepoil.

C’était au fond de sa gourde qu’il avait puisé cette liberté de langage.

Lagardère ne demanda même pas d’explication. Il avait tout deviné.

La fête était finie, voilà ce qui faisait son effroi. Les heures avaient passé pour lui comme des minutes ; il n’avait point mesuré le temps ; il s’était attardé.

Le tumulte seul de la fête aurait pu favoriser sa fuite.

— Êtes-vous avec moi solidement et franchement ? demanda-t-il.

— À la vie, à la mort ! répondirent les deux braves la main sur le cœur.

Et ils ne mentaient point. La vue de ce diable de petit Parisien venait en aide au fond de la gourde et achevait de les enivrer.