Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/143

Cette page a été validée par deux contributeurs.
137
LE BOSSU.

— Le régent ! s’écria-t-elle ; j’ai vu le régent !

— Si Votre Altesse Royale ne vient pas à mon secours, reprit Lagardère ; après ?…

— Après, je n’ai plus rien entendu.

— Est-ce après qu’elle a prononcé mon nom ?

— C’est avant… J’étais à la fenêtre… J’ai cru entendre… Mais c’est que je crois reconnaître partout votre nom, Henri… Elle était bien loin encore… En se rapprochant, elle disait : La force ! il n’y a que la force pour réduire cette indomptable volonté !

— Ah ! fit Lagardère qui laissa tomber ses bras le long de son corps, elle a dit cela ?

— Oui, elle a dit cela.

— Tu l’as entendu ?

— Oui ! Mais comme vous êtes pâle, Henri ; comme votre regard brûle !

Henri était pâle, en effet, et son regard brûlait.

On lui aurait mis la pointe d’un poignard dans le cœur qu’il n’aurait pas souffert davantage.

Le rouge lui vint au front tout à coup.

— La violence ! fit-il en contenant sa voix qui voulait éclater ; la violence après la ruse ! égoïsme profond ! perversité du cœur !… Rendre le bien