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LE BOSSU.

Avant d’entrer, il s’arrêta et jeta à la ronde son regard perçant.

Personne ne l’avait suivi. Tous les massifs voisins étaient déserts.

Il crut entendre seulement un bruit de pas vers la tente indienne, qui était tout près de là.

Les pas s’éloignaient rapidement. Le moment était propice. Lagardère introduisit la clef dans la serrure de la loge, ouvrit la porte et entra.

Il ne vit point d’abord mademoiselle de Nevers. Il l’appela et n’eut pas de réponse.

Mais bientôt, à la lueur d’une girandole voisine qui éclairait l’intérieur de la loge, il aperçut Aurore, penchée à une fenêtre, et qui semblait écouter.

Il l’appela.

Aurore quitta aussitôt la fenêtre et s’élança vers lui.

— Quelle est donc cette femme ? s’écria-t-elle.

— Quelle femme ? demanda Lagardère étonné.

— Celle qui était tout à l’heure avec vous.

— Comment savez-vous cela, Aurore ?

— Cette femme est votre ennemie, Henri, n’est-ce pas ? votre ennemie mortelle ?

Lagardère se prit à sourire.

— Pourquoi pensez-vous qu’elle soit mon ennemie, Aurore ? demanda-t-il.