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LE BOSSU.

Une troupe de marins français se précipita sur la plage en dansant vigoureusement une gigue nouvelle. Les sauvages, toujours dansant, se mirent à leur montrer le poing, et les demoiselles dansèrent de plus belle, en levant leurs mains vers le ciel.

Bataille dansante !

Pendant la bataille, le chef des Français et celui des sauvages eurent un combat singulier, qui était un pas de deux.

Victoire des Français, figurée par une bourrée ; — déroute des sauvages : une courante.

Puis pas des guirlandes, représentant sans équivoque l’avénement de la civilisation dans ces contrées farouches.

Mais le plus joli, c’était le finale. Tout ce qui précède n’est rien auprès du finale. Le finale prouvait tout uniment que l’auteur du livret était un homme de génie.

Voici quel était le finale.

La fille du Mississipi, dansant avec un imperturbable acharnement, jetait sa guirlande et prenait une coupe de carton. Elle montait en dansant le sentier abrupt qui conduisait à la statue du dieu, son père. — Arrivée là, elle se tenait sur la pointe d’un seul pied et remplissait sa coupe de l’eau du fleuve. — Pirouette.