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LE BOSSU.

Cocardasse et Passepoil étaient auprès de lui, le chapeau à la main.

— Eh ! fit-il en se déridant, mes deux protecteurs ! Que diable faites-vous si loin de la rue Croix-des-Petits-Champs ?

Il leur tendit la main, mais d’un air de prince qui donne le revers de ses doigts à baiser.

Maître Cocardasse et frère Passepoil touchèrent cette main avec dévotion. Il faut dire que cette main s’était bien souvent ouverte pour eux pleine de pièces d’or.

Les protecteurs n’avaient point à se plaindre du protégé.

— Et les autres ? reprit Henri ; j’ai vu cela quelque part ; où donc, toi ?

Il s’adressait à Staupitz.

— À Cologne, répliqua l’Allemand tout confus.

— C’est juste, tu me touchas une fois.

— Sur douze ! murmura l’Allemand avec humilité.

— Ah ! ah ! continua Lagardère en regardant Saldagne et Pinto, mes deux champions de Madrid… bonnes gardes !

— Ah ! Excellence ! firent à la fois les deux Espagnols, c’était une gageure… Nous n’avons point coutume de nous mettre deux contre un…