— Il n’y a qu’à le fouiller, opina Carrigue.
— Oh ! non ! non ! s’écria le petit page en tombant à genoux, ne me fouillez pas, mes bons seigneurs !
C’était souffler sur le feu pour l’éteindre. Passepoil se ravisa et dit :
— Il n’est pas du pays ; il ne sait pas mentir !
— Comment t’appelles-tu ? interrogea Cocardasse.
— Berrichon, répondit l’enfant sans hésiter.
— Qui sers-tu ?
Le page resta muet.
Estafiers et volontaires, qui l’entouraient, commençaient à perdre patience. Saldagne le saisit au collet, tandis que tout le monde répétait :
— Voyons, réponds ! qui sers-tu ?
— Penses-tu, petit bagasse, reprit le Gascon, que nous ayons le temps de jouer avec toi ?… Fouillez-le, mes mignons, et finissons-en !
On vit alors un singulier spectacle : le page, tout à l’heure si craintif, se dégagea brusquement des mains de Saldagne, et tira de son sein, d’un air résolu, une petite dague qui ressemblait bien un peu à un jouet. D’un bond, il passa,