se vit ainsi cerné, il n’essaya point de fuir, et les larmes lui vinrent aux yeux.
Sa main se plongea furtivement sous le revers de son justaucorps.
— Mes bons seigneurs ! s’écria-t-il, ne me tuez pas… Je n’ai rien ! je n’ai rien !
Il prenait nos gens pour de purs et simples brigands. Ils en avaient bien l’air.
— Ne mens pas ! dit Carrigue, tu as passé les monts, ce matin ?
— Moi ?… fit le page ; les monts ?
— Au diable ! interrompit Saldagne ; il vient d’Argelès en ligne directe ; n’est-ce pas, petit ?
— D’Argelès ? répéta l’enfant.
Son regard, en même temps, se dirigeait vers la fenêtre basse qui se montrait sous le pont.
— A pa pur ! lui dit Cocardasse, nous ne voulons pas t’écorcher, jeune homme… à qui portes-tu cette lettre d’amour ?
— Une lettre d’amour ? répéta encore le page.
Passepoil s’écria :
— Tu es né en Normandie, ma poule !
Et l’enfant de répéter :
— En Normandie, moi ?