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LE BOSSU.

— Capédébiou ! servez-les ! servez-les ! disait-il.

À quoi Carrigue et les siens répondirent en chargeant tête baissée.

— En avant ! Lagardère ! Lagardère !

Ce fut un coup de théâtre. Cocardasse et Passepoil, qui étaient au premier rang, reculèrent, et mirent la table massive entre les deux armées.

— A pa pur ! s’écria le Gascon ; bas les armes partout !

Il y avait déjà trois ou quatre volontaires fort maltraités. L’assaut ne leur avait point réussi, et ils ne voyaient que trop désormais à qui ils avaient affaire.

— Qu’avez-vous dit là ? reprit frère Passepoil, dont la voix tremblait d’émotion ; qu’avez-vous dit là ?

Les autres prévôts murmuraient et disaient :

— Nous allions les manger comme des mauviettes !

— La paix ! fit Cocardasse avec autorité.

Et, s’adressant aux volontaires en désarroi :

— Répondez franc, dit-il ; pourquoi avez-vous crié Lagardère ?

— Parce que Lagardère est notre chef, répondit Carrigue.