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LE BOSSU.

ment la chambre à tâtons. Le bossu leur ouvrit la porte.

— Êtes-vous prêts ? demanda-t-il tout bas.

— Nous sommes prêts, répondirent Cocardasse et Passepoil.

— À votre besogne !

Dona Cruz sortait de la chambre d’Aurore en disant :

— Il faudra bien que je trouve une litière !… le diable galant n’a donc pas songé à cela !

Derrière elle, le bossu referma la porte.

La salle basse fut plongée dans une complète obscurité.

Dona Cruz s’arrêta interdite. Elle entendait des mouvements dans l’ombre.

— Aurore ! dit-elle d’une voix déjà mal assurée ; ouvre-moi… éclaire-moi !

Faut-il l’avouer ? cette charmante dona Cruz n’avait pas peur des hommes. C’était vers le démon que l’obscurité tournait ses terreurs. On venait d’évoquer le diable en riant : dona Cruz croyait déjà sentir ses cornes dans les ténèbres.

Comme elle revenait vers la porte d’Aurore pour l’ouvrir, elle rencontra deux mains rudes et velues qui saisirent les siennes. Ces mains appartenaient à Cocardasse junior. Dona Cruz essaya de crier. Sa gorge, convulsivement serrée