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LE BOSSU.

Cocardasse ; sondons le terrain. Voici deux portes.

Il montrait l’appartement d’Aurore et le haut de l’escalier tournant.

Passepoil se caressa le menton.

— Je vais glisser un coup d’œil par la serrure, dit-il en se dirigeant déjà vers la chambre d’Aurore.

Un regard terrible de Cocardasse junior l’arrêta.

— Capédébious ! fit le Gascon, je ne souffrirai pas celà ! C’te petité couquine est à faire sa toilette : respectons la décence !

Passepoil baissa les yeux humblement :

— Ah ! mon noble ami ! fit-il, que tu es heureux d’avoir de bonnes mœurs !

— Troun de l’air ! je suis comme cela !… et sois sûr, mon bon, que la fréquentation d’un homme tel que moi finira par te corriger… le vrai philosophe commande à ses passions…

— Je suis l’esclave des miennes, soupira Passepoil ; mais c’est qu’elles sont si fortes !

Cocardasse lui toucha la joue paternellement.

— À vaincre sans péril, prononça-t-il avec gravité, on triomphe sans agrément… Monte un peu voir ce qu’il y a là-haut.

Passepoil grimpa aussitôt comme un chat.