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LE BOSSU.

dasse junior et frère Passepoil y étaient entrés.

Ceux-ci, restés seuls dans la salle basse après leur expédition victorieuse contre Berrichon et dame Françoise, se posèrent en face l’un de l’autre et se regardèrent avec une mutuelle admiration.

— Sandiéou ! l’enfant, dit Cocardasse, tu n’as pas encore oublié ton métier !

— Ni toi non plus : c’est fait proprement… mais nous en sommes pour nos mouchoirs !

Si nous avons eu parfois à blâmer Passepoil, ce n’a point été par suite d’une injuste partialité : la preuve c’est que nous ne craignons pas de signaler à l’occasion ses côtés vertueux : il était économe.

Cocardasse, entaché au contraire de prodigalité, ne releva point ce qui avait trait aux mouchoirs.

— Eh donc ! reprit-il, le plus fort est fait…

— Du moment qu’il n’y a pas du Lagardère dans une affaire, fit observer Passepoil, tout va comme sur des roulettes.

— Et, Dieu merci ! Lagardère est loin…

— Soixante lieues de pays entre nous et la frontière.

Ils se frottèrent les mains.

— Ne perdons pas de temps, mon bon, reprit