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LE BOSSU.

Les autres répétèrent :

— Nous écoutons.

Peyrolles prit une pose d’orateur.

— Ce soir, dit-il, vers huit heures, un homme viendra par ce chemin que vous voyez ici, juste sous la fenêtre. Il sera à cheval, il attachera sa monture aux piliers du pont, après avoir franchi la lèvre du fossé… Regardez, là, sous le pont, apercevez-vous une croisée basse, fermée par des contrevents de chêne ?…

— Parfaitement, mon bon monsieur de Peyrolles, répondit Cocardasse ; a pa pur !… nous ne sommes pas des aveugles !

— L’homme s’approchera de la fenêtre…

— Et à ce moment-là nous l’accosterons ?…

— Poliment ! interrompit Peyrolles avec un sourire sinistre ; et votre argent sera gagné.

— Capédébiou ! s’écria Cocardasse, ce bon M. de Peyrolles, il a toujours le mot pour rire !

— Est-ce entendu ?

— Assurément ; mais vous ne nous quittez pas encore, je suppose ?

— Mes bons amis, je suis pressé, dit Peyrolles en faisant déjà un mouvement de retraite.

— Comment ! s’écria le Gascon, sans nous dire le nom de celui que nous devons… accoster ?

— Ce nom ne vous regarde pas.

T. I.
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