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LE BOSSU.

— Mais il y en a pour une somme énorme ! fit la vieille femme en s’arrêtant de tricoter.

Berrichon haussa les épaules.

— Ah ! que vous êtes donc jeune, allez, grand’maman ! se récria-t-il ; du vieux satin, brodé en faux et de petits morceaux de verre !…

On frappa doucement à la porte de la rue.

— Qui nous vient encore là ? demanda Françoise avec mauvaise humeur ; mets la barre…

— Pourquoi mettre la barre ?… Nous ne jouons plus à cache-cache, grand’maman…

On frappa un peu plus fort.

— Si c’étaient pourtant des voleurs ! pensa tout haut Berrichon qui n’était pas brave.

— Des voleurs ! fit la bonne femme ; quand la rue est éclairée comme en plein midi et pleine de monde… Va ouvrir.

— Réflexion faite, grand’maman, j’aime mieux mettre la barre…

Mais il n’était plus temps. On était las de frapper. La porte s’ouvrit discrètement et une mâle figure, ornée de moustaches, jeta un rapide coup d’œil tout autour de la chambre.

A pa pur ! fit il, ce doit être ici le nid de la colombe !

Puis se tournant vers le dehors, il ajouta :

— Donne-toi la peine d’entrer, mon bon. Il