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LE BOSSU.

— Et je les ramènerai ?…

— Jusqu’à ce coin, d’où tu leur montreras la porte.

Le page partit au galop. M. de Peyrolles, rejetant son manteau sur son visage, se perdit dans la foule.

À l’intérieur de la maison, Aurore venait d’arracher l’enveloppe de la missive apportée par le page.

— C’est son écriture ! s’écria-t-elle.

— Et voici une carte d’invitation semblable à la mienne, ajouta dona Cruz, qui n’était pas au bout de ses surprises, notre lutin n’a rien oublié.

Elle retourna la carte entre ses doigts.

La carte, chargée de fines et gentilles vignettes, représentant des amours ventrus, des raisins et des guirlandes de roses, n’avait absolument rien de diabolique.

Pendant cela, Aurore lisait. La missive était ainsi conçue :

« Chère enfant, ces parures viennent de moi ; j’ai voulu vous faire une surprise. Faites-vous belle ; une litière et deux laquais viendront de ma part pour vous conduire au bal où je vous attendrai.

» Henri de Lagardère. »